Pride Marseille : demandez le programme (qui ne sera pas que virtuel) ! 

Contrairement Ă  Toulouse, Grenoble ou Rennes, Marseille aura bien une Pride cette annĂ©e. Si la marche, Covid-19 oblige, sera remplacĂ©e par un Ă©vĂ©nement virtuel, il y aura malgrĂ© tout quelques Ă©vĂ©nements “en rĂ©el”. On vous explique tout. 

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Marseille sera fière dans les jours qui viennent. Du 27 août au 5 septembre, Pride Marseille propose, en effet, un programme militant et festif, qui se clôturera sur une Pride virtuelle.

Contrairement à certaines Pride qui ont annulé leur marche et leur festival (comme Grenoble, Rennes ou Toulouse), les associations locales ont décidé de maintenir un événement. Un choix qui s’est opéré en plusieurs temps, explique Philippe Amidieu, porte-parole de Pride Marseille et Secrétaire général de Fierté Marseille Organisation.

Dès le mois de février, nous avions décidé d’un commun accord avec la mairie de bloquer une autre date fin août-début septembre. Vu la situation, nous avons annoncé fin avril que nous décalions la Pride de fin juin au 5 septembre. A la fin du confinement, nous avons décidé avec le comité de pilotage associatif et commerçant de changer complètement l’événement et de ne plus maintenir de marche, parce que nous ne ne souhaitions pas créer un cluster et créer une couche de discrimination supplémentaire vis à vis de la communauté, si elle avait été désignée responsable.” 

Le collectif des associations LGBT marseillaises a alors donné aux organisateurs une consigne: “être visiblement autrement”. Pride Marseille qui avait participé en juin à la Global Pride, cet événement virtuel qui s’est tenu sur Youtube pendant près de 24h, avec la participation de militant.e.s, d’artistes et de personnalités du monde entier, en a repris le mot d’ordre: «Existe – Persiste – Résiste : N’oubliez pas nos luttes pour l’égalité des Droits» et a conçu une campagne notamment vidéo qui a été largement diffusée dans toute la ville et sur le web. Au final, “ c’est sans doute l’une des Pride où nous avons été le plus visibles dans l’espace public, excepté la marche évidemment.”, estime Philippe Amidieu. 

10 jours de festivités et une Pride virtuelle

Au menu du programme militant qui va s’étaler sur une dizaine de jours: un partenariat avec de nombreuses librairies de la ville et de la région, qui mettront en valeur des ouvrages LGBT ; des projections, des rendez-vous en plein air, des expos, des débats, etc. (retrouvez toute la programmation ici.) Avant de vous rendre à un événement, surveillez tout de même les réseaux sociaux. Les nouvelles mesures de restrictions annoncées le 26 août risquent d’avoir un impact sur l’organisation.

Quant à la Pride virtuelle, qui sera diffusée le samedi 5 septembre de 18h à 23h en streaming et sur les réseaux sociaux, elle s’inspirera de la Global Pride. Le 20 juin dernier, Biarritz avait également choisi cette option, en lieu et place de sa marche habituelle. Pour l’édition marseillaise, il s’agira selon Philippe Amidieu de  “détailler les revendications” et “expliquer comme faire de Marseille une ville plus inclusive, dans ses services dans son offre, dans sa politique”. 

La Pride en 2019 (c) Chris Boyer

Marseille, plus dynamique que jamais

Pour le militant, la vie LGBT est en tout cas plus vivante que jamais dans la cité phocéenne. Lorsqu’on lui fait remarquer que la ville a longtemps eu la réputation d’avoir moins d’établissements que d’autres vu sa taille, Philippe Amidieu s’inscrit totalement en faux: “Aujourd’hui il n’y a pas moins d’établissement LGBT que dans d’autres villes, à l’exception peut-être de Nice. Et on ne  mesure pas vraiment l’ouverture d’une ville par le nombre de ses commerces.”  “Il y a aussi pas mal de collectifs qui font des soirées, parfois plus politisées comme Mouillette, PailletteS. Il y a pas mal de lieux qui sont très inclusifs.”, détaille Philippe Amidieu, avant d’ajouter:  “Il y a une consommation de la soirée et de la vie festive qui n’est plus la même. Beaucoup vont au toit terrasse de La Friche, à La belle de Mai, au Cabaret Aléatoire, plein d’endroits comme ça.” 

Marseille a également fait parler d’elle aux dernières élections municipales, avec l’élection de Michèle Rubirola qui, à la tête du Printemps Marseillais, a mis fin à 25 ans de politique conservatrice. 

De la nouvelle équipe, Pride Marseille dit “attendre beaucoup”. Les militants ont rencontré Théo Challande Névoret, le nouvel adjoint à la lutte contre les discriminations, qui est ouvertement gay. “Mais nous avons encore très peu de contact avec eux. Ils sont encore en train de se mettre au travail.”, concède Philippe Amidieu, qui note tout de même que l’équipe municipale “a l’air de bien connaître les sujets et d’avoir beaucoup d’ambition.”  Pour lui la méthode est simple:  “le quoi, le contenu doit venir des associations. La mairie et les institutions doit nous aider sur le comment.”   

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