Hervé Lassïnce : “La sexualité et le désir tiennent une part importante dans mes photos”

On voit aujourd’hui les photographies d’Hervé Lassïnce un peu partout dans les magazines. Il nous y présente ses amis, ses amours… Et on adore ! Rencontre avec un autodidacte réellement très doué…

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Parle-nous de toi…

Je suis comédien, scénariste et aussi photographe. J’ai commencé dans mon coin, à photographier mes proches, mes amoureux, mes amants, mes ami.e.s… Ma motivation première était donc purement affective. Je n’ai fait aucune école d’art, ni stage, je suis complètement autodidacte. Voilà pourquoi je ne suis pas un grand technicien de la photo (rires). Mais je reconnais volontiers que j’ai un œil, et un sens de la situation et de la composition, qui me viennent sans doute de mon goût des images, du cinéma et de la peinture. Jeune, j’ai été très influencé par Nan Goldin.

Comment as-tu fait pour être publié ?

Au début, je ne montrais pas mes photos, et puis j’ai commencé à en poster sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que je me suis fait connaître. Aujourd’hui, on me connait et on suit mon travail, ça me rend très heureux. Que mes images et les gens dessus soient vus et appréciés, me comble. Depuis, j’ai été présenté dans plusieurs expositions, à la galerie Agathe Gaillard ou à la Villa Noailles par exemple. Les éditions Granon ont édité mon premier livre, Mes frères.

Comment définirais-tu ton esthétique ?

J’aime beaucoup photographier mes proches spontanément, quand ça nous vient, dans notre vie quotidienne commune, donc quasiment tout le temps en lumière naturelle. J’aime les portraits où on ne voit pas que le visage, mais aussi le corps, et l’espace autour du corps, que ce soit une chambre ou une forêt. C’est pourquoi je photographie le plus souvent avec un objectif 35 mm.

Tes modèles sont beaux et n’hésitent pas à s’exhiber. Comment parviens-tu à les mettre en confiance ?

Les garçons que je photographie sont donc des proches et, c’est vrai, ils sont souvent beaux. Je les rends beaux parce que je les aime, et je les aime aussi pour plein d’autres raisons que leur physique. Et eux rendent mes images belles, parce qu’ils me donnent, et se donnent. J’ignore comment j’obtiens des garçons ce que je parviens à obtenir, par exemple de pouvoir photographier leur nudité, lorsqu’elle advient. C’est plutôt à eux qu’il faudrait le demander. J’imagine que ça tient à ces choses intangibles que l’on appelle la confiance, le désir, l’amitié, l’amour… Je pense aussi que les garçons savent que je ne vais jamais les rendre ridicules, et qu’au contraire, je vais avoir tendance à les sublimer.

On voit souvent dans tes photos juste des parties du corps (nuque, cuisse, épaule, fesses). Pourquoi ?

La sexualité et le désir tiennent une place importante dans une bonne partie de mon travail. C’est pourquoi les corps, et certaines parties de corps, qu’à titre personnel, je peux particulièrement apprécier, apparaissent dans mes images. J’ai ainsi toute une série baptisée Nuques. La nuque d’un garçon peut vraiment m’exciter, comme la promesse de quelque chose de merveilleux qui arriverait tout doucement.

Quels sont tes plus beaux souvenirs de shooting ?

Tout comme je peux difficilement utiliser le terme un peu professionnel de « modèles » à propos des copains que je photographie, je ne peux guère parler de « shooting » en ce qui me concerne, qui sonne comme une chose planifiée et organisée. Disons que mes beaux souvenirs de photographie sont souvent liés à l’instant autour l’image et aux personnes aimées dans l’image, cet instant dont seuls eux et moi, connaissons la réalité complète.

As-tu des projets ?

Nous travaillons actuellement avec un ami graphiste à la réalisation de mon second livre, avec des images inédites.

Vous pouvez suivre et retrouver le travail de Hervé Lassïnce sur Instagram, @lassiince ou sur son site

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