Dessins : Les bogosses de 4nt_0n3
Rencontre avec Antoine Dutot. Cet artiste français signe ses Ćuvres sous le pseudo 4nt_0n3, il vit au Havre et il est aussi douĂ© en dessin de mecs superbes que dans lâart de la marqueterie. Pour JocK, il rĂ©pond Ă quelques questions.
Retrouvez 4nt_0n3 dans le Bogossbook volume 2 disponible ici
Antoine, d’où te vient cette passion du dessin ?
Je ne sais pas ! J’ai toujours dessiné, ceci dit ce n´est que récemment que j’ai eu le courage de publier ce que je faisais…
Quelles sont tes principales influences ?
Elles sont nombreuses. Pour les dessins que je publie, mes modèles et idoles actuels sont assez connus : Nickie Charles, SilverJow, Absolum, Luxuris… Et plus anciennement Joseph Christian Leyendecker par exemple.
Tes dessins sont plutôt réalistes et tes mecs sont très musclés : comment trouves-tu ton inspiration ?
Pour tout dire, j’ai toujours été totalement admiratif des artistes capables d’arriver à une maîtrise technique leur permettant de représenter à peu près ce qu’ils désirent avec réalisme. J’en suis très loin. Ce n’est pas un objectif en soi, car un dessin n’a absolument pas besoin de cela pour être réussi ou intéressant, mais juste une volonté de maîtriser la technique. Après, on l’utilise ou non.
Pour ce qui est des mecs musclés… C’est facile de rajouter des muscles et en fait, c’est plus une quête de technique anatomique aussi. Je trouve d’ailleurs que j’en fais trop (et qu’on en voit trop) ! Il faut que je diversifie les physiques !
L’inspiration ? Je la trouve un peu partout sur internet. Mais… je suis sûr que je n’ai pas besoin d’indiquer aux lecteurs où chercher đ
Est-ce que tu travailles exclusivement en numérique ou également en traditionnel sur papier ?
Quasiment intégralement en numérique. J’ai un penchant assez geek et nerd et j’adore la liberté d’expérimentation que fournissent les outils numériques. Je me suis acheté une tablette graphique dès que j’ai eu les moyens de m’en payer une. Je l’ai d’ailleurs conservée, elle fait la taille d’une carte postale ! Même mon téléphone a un stylet ! Je suis bien en peine de produire un dessin correct avec un papier et un crayon, je ne les utilise presque jamais !
Tu fais aussi un petit comic-strip, « Silly Thoughts », où tu en profites pour t’exprimer avec humour sur divers sujets. La BD comme moyen de faire passer des messages ?
Oui, je ne comptais pas forcément en faire plusieurs. C’est venu d’Instagram qui avait censuré une pièce de marqueterie que j’avais posté, et j’avais envie d’en parler. Je déteste particulièrement le fonctionnement d’Instagram qui repose sur le fait que des utilisateurs « dénoncent » les images qui les dérangent. Twitter a réglé bien plus intelligemment le problème : les auteurs du post peuvent le marquer comme « sensible ». Le problème avec la politique d’Instagram (et de Facebook) est qu’on est à la merci des homophobes…
J’ai trouvé ce petit comic strip si plaisant à faire que je me suis mis à en faire d’autres. Et puis, c’est justement aussi agréable de pouvoir changer de style. Je suis d’une génération qui n’a pas connu les mangas tôt (même si je les adore) ou les comics américains et donc mon « éducation » en bande dessinée est plutôt dans le style franco-belge qui était omniprésent.
Tu crées également de l’art en employant la technique de la marqueterie : parle-nous un peu de cette technique ?
C’est finalement en fait encore mon côté geek qui a parlé : je les réalise avec une découpeuse laser ! J’avais la chance d’avoir avec mon travail accès à des outils numériques de découpe, et un jour j’ai eu envie de tester le plaquage de bois… Il s’agit de feuilles de bois de moins d’un millimètre d’épaisseur que l’on découpe et assemble pour former un motif collé sur un support.
Avec mon esprit pervers, les motifs de marqueterie se sont transformés en jolis garçons… Encore une fois, je réalise le dessin numériquement, j’en fais une version spécifique (vectorielle) propre à la découpe, et à l’aide de divers outils numériques, je les envoie vers la découpeuse qui me produit les différentes pièces à assembler. L’étape la plus longue est bien sûr l’assemblage et le collage.
Tu as récemment participé au Bogossbook (volume 1 et 2), ce recueil de dessins érotiques qui rassemble plus de 80 artistes du monde entier ; qu’est-ce qui t’intéresse dans ce genre de projet ?
Bien sûr faire connaître mon travail, mais surtout pouvoir être publié à côté d’artistes que j’admire depuis toujours ! Sincèrement, lorsque j’ai vu qu’il y avait Dehem, Absolum, Luxuris, Olivier Coipel, et Nickie Charles, entre autres, je suis devenu fou ! Ce type de projet est absolument nécessaire pour la visibilité des artistes queer.
As-tu d’autres projets en cours ?
Dessins : Plus de marqueterie ! Je voudrais faire des pièces plus importantes. Et puis un jour peut-être une bande dessinée ! On peut rêver !