Le film LGBT “Luciérnagas”, diffusé en streaming mercredi 27 mai

Sorti en salle le 22 janvier, « Luciérnagas » s’offre une séance de rattrapage mercredi 27 mai à 20h15 avec une projection en streaming via le site la 25e heure. Premier long métrage de Bani Khoshnoudi, « Luciérnagas » est le portrait tout en douceur d’un jeune iranien obligé de s’exiler en raison de son homosexualité.Le film est sorti en salle le 22 janvier.

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La 25e heure est une plateforme géolocalisée de cinéma virtuel qui permet de voir en ligne les films proposés par les cinémas partenaires de votre région. Le site fonctionne comme un vrai cinéma. Vous sélectionnez le film qui vous intéresse et vous pourrez voir si une salle virtuelle le passe près de chez vous et à quelle heure. Il vous suffit ensuite de prendre un billet et de vous installer confortablement sur votre canapé 🙂

Mercredi 27 mai à 20h15, le film “Luciérnagas” sera ainsi projeté en e-cinema à Paris (salles Le Luminor et l’Entrepot) et en région parisienne. Nos amis lyonnais pourront également profiter de la projection organisée en ligne par le cinéma Comoedia. Le film sera ensuite suivi d’un débat avec la réalisatrice. Une autre projection sera également organisée par Le Luminor le 31 mai à 16h.

De quoi parle le film ? : Ramin a sauvé sa vie en choisissant l’exil. Mais en fuyant l’Iran, il a perdu tout le reste : son pays, sa langue, ses repères, sa famille… et son amant. Car Ramin est gay, et bien sûr en Iran, c’est presque impossible puisque l’homosexualité y est punie de mort. Et si la répression semble moins sévère ces dernières années, si la peine capitale paraît exécutée moins souvent, la menace est toujours là, empêchant les gays d’être eux-mêmes, de vivre sereinement. 

Alors Ramin, comme beaucoup d’autres, est parti : pour échapper à une situation politique dangereuse, pour se mettre à l’abri d’une police dont on découvrira qu’elle l’a battu. Il rêvait de débarquer en Grèce ou en Turquie, comme la plupart des exilés iraniens, mais son bateau l’a emmené au Mexique, et le voilà à Veracruz, seul. Pour survivre, il se débrouille : petits boulots sur un chantier, chambre dans un hôtel un peu miteux où il sympathise avec la propriétaire qui lui apprend à parler espagnol. Peu à peu, il reconstruit son existence, se lie avec d’autres exclus, invente des solidarités, renoue avec son désir.  Ramin (incarné par Arash Marandi) est jeune, séduisant, l’œil de velours noir un peu triste. Même si la société mexicaine est encore très homophobe, ce n’est rien à côté de ce qu’il a dû supporter. Ici, dans cette nouvelle ville, sur ce nouveau continent, il peut draguer sans peur, sans honte, il peut devenir lui-même…

Avec ce très beau premier long métrage de fiction, Bani Khoshnoudi raconte l’histoire d’une reconstruction, d’une renaissance même. Elle le fait avec pudeur, sans rien brusquer, en laissant Ramin apprivoiser progressivement cette situation nouvelle. Il apprend à se débarrasser de sa culpabilité d’avoir laissé tant de gens derrière lui, il apprend à ne plus céder à la tristesse, à ne plus s’abandonner à la solitude. Bani Khoshoudi filme cela en prenant son temps, en s’approchant au plus près de la peau de son héros, c’est-à-dire au plus près de son intimité.

Luciernagas — un mot qui signifie “lucioles” — en cela est un film infiniment sensuel. Ce n’est pas pour rien que l’étape essentielle de la résurrection de Ramin est à coup sûr le lien qu’il tisse avec Guillermo, cet autre exilé qui travaille sur le chantier et dont le corps de mauvais garçon déborde de sexualité. 

D’origine iranienne mais ayant quitté le pays avec ses parent à l’âge de 2 ans, au moment de la révolution islamique de 1979, Bani Khoshnoudi sait de quoi elle parle dans ce récit d’exil. Elle a vécu aux Etats-Unis, à Paris et est aujourd’hui installée au Mexique. Elle continue à s’intéresser de près à son pays natal auquel elle a consacré, il y a quelques années, un puissant documentaire lors des manifestations qui ont ébranlé le régime des mollahs. Elle s’y penchait notamment sur cette jeunesse qui rêve de liberté, d’émancipation, de vivre au grand jouir toutes ses différences. C’est là sans doute qu’elle a trouvé l’idée de Ramin et de son périple. Mais c’est sans doute dans son propre parcours qui l’a vue s’épanouir loin de l’Iran, se créer une vie et un avenir ailleurs, qu’elle a développé son personnage si attachant : ce garçon qui, une fois la douleur du départ et de l’absence atténuée, réussit enfin à trouver sa place.

Luciérnagas, de Bani Khoshnoudi
Avec Arash Marandi, Luis Alberti, Flor Edwarda Gurrola…

Diffusion en cinéma virtuel le mercredi 27 mai à 20h15 sur la 25e heure

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