Festival “Chéries-Chéris” : 7 films gays à ne pas rater

Pour son 25ème anniversaire, Chéries-Chéris, le festival de cinéma LGBTQI+ de Paris s’offre une programmation riche d’une centaine de séances. Parmi cette multitude de très alléchantes propositions de tous ordres — films inédits, documentaires, courts métrages, classiques… —, Jock vous conseille de ne pas rater ces sept pépites très gay…

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Le + chaud : Jonathan Agassi saved my life

Star israélienne du porno depuis le triomphe de Men of Israel en 2009, Jonathan Agassi est au centre de ce fascinant documentaire pour lequel le réalisateur l’a suivi durant huit ans, sur ses tournages, lors de ses performances dans des clubs à travers le monde, au fil de ses rencontres, et surtout dans son intimité familiale. A travers sa relation tout à fait stupéfiante avec sa mère se révèle un jeune homme aussi beau que fragile, que sa carrière dans le porno a sauvé avant de le précipiter dans les troubles de l’addiction. Un film aussi hot qu’émouvant.

Jonathan Agassi saved my life, documentaire de Tomer Heyman.

Le + sensuel : Le Colocataire

L’arrivée d’un nouveau colocataire, le blond Gabriel, trouble le beau Juan. Entre les deux, s’élabore un jeu de séduction et de désirs parfois cruel qu’orchestre avec grâce le réalisateur argentin Marco Berger. L’auteur de Plan B et de Absent confirme qu’il fait partie des cinéastes gays les plus intéressants du moment, captant les regards entre les deux hommes, les corps qui se frôlent sans encore oser s’approcher, les sentiments qui naissent, mais aussi les aspirations contradictoires de l’un et de l’autre. Très juste sur la peinture des sentiments, très sensuel dans le filmage des corps, Le Colocataire est aussi séduisant que ses interprètes.

Le Colocataire, de Marco Berger.

Le + dérangeant : Darkroom – Drops of death

Provocateur impénitent et vétéran du cinéma militant homo allemand, Rosa von Praunheim s’empare pour ce nouveau film d’un fait divers sordide qui a ébranlé son pays en 2005 : la série de crimes au GHB d’un jeune gay apparemment bien sous tous rapports… Circulant entre les époques au gré de son procès, il dresse le portrait de la double vie de ce Lars : le couple apparemment heureux qu’il forme avec Roland, joli musicien avec lequel il emménage à Berlin, et les crimes qu’il commet de façon obsessionnelle. En dépit de tout, Lars reste un personnage aussi opaque que ses motivations, et c’est bien ce qui le rend dérangeant et fascinant.

Darkroom – Drops of death, de Rosa von Praunheim.

Lire aussi : L’Interview Hashtag – Gregory Tilhac nous présente l’édition 2019 du Festival Chéries-Chéris

Le + troublant : Socrates

On n’en finit pas d’être stupéfaits par la vitalité du cinéma LGBTQI brésilien, au moment où le gouvernement d’ultra-droite de Jay Bolsonaro ne cesse de s’en prendre aux homos et aux trans. Socrates, co-écrit et interprété par des jeunes défavorisés des favelas de Sao Paulo, est une nouvelle illustration brillante de ce paradoxe. On y suit un adolescent, Socrates, livré à lui-même pour survivre après le décès de sa mère. Sur un chantier, il rencontre Maicon : une bagarre, des retrouvailles, le début d’un amour, et puis l’homophobie intériorisée, et la violence sociale… Film à la fois âpre dans ce qu’il montre et tendre dans le regard qu’il porte sur son jeune héros, Socrates touche au cœur.

Socrates, de Alexandre Moratto.

Le + primé : José

Parmi les nombreux films venus d’Amérique du Sud que propose cette année Chéries-Chéris, José est sans doute l’un des plus aboutis. Ce n’est pas pour rien que cette œuvre venue du Guatemala a obtenu le prix LGBT de la dernière Mostra de Venise. José, son jeune héros, y est tiraillé entre deux fidélités : d’un côté envers sa mère, avec laquelle il vit de petits boulots ; de l’autre, envers Luis, le charmant ouvrier avec lequel il entame une liaison passionnée. Abandonner la première pour le second, sacrifier celui-ci à celle-là ? Il devra faire un choix… D’une immense pudeur et d’une sensibilité vibrant dans chaque plan, José est une merveille mélancolique et intime : l’histoire d’une difficile émancipation dans un pays où règnent les dogmes religieux les plus réactionnaires.

José, de Li Cheng.

Le + doux-amer : Benjamin

Jeune et joli réalisateur qui vient de finir son nouveau film, Benjamin est dans un tourbillon de doutes lorsqu’il rencontre Noah, musicien français dont il s’éprend au premier regard… Sans doute en partie autobiographique, Benjamin est une comédie douce-amère à la fois sur la création (le nouveau film de Benjamin sera-t-il à la hauteur du premier ?) et sur les sentiments. Les dialogues, souvent pleins d’humour, sont très bien servis par des comédiens au charme indéniable.

Benjamin, de Simon Amstell.

Le + amour-toujours : Fin de siècle

À Barcelone pour quelques mois, Ocho, un écrivain argentin, repère dans la rue un beau mec portant un t-shirt KISS. L’apercevant de sa terrasse, il le hèle et le fait monter dans son appartement… Ce qui est très séduisant dans ce film argentin très bien écrit — en dehors des très jolis garçons qui peuplent l’écran et des séquences qui les jettent dans les bras l’un de l’autre —, c’est que le film de Lucio Castro ne cesse de nous conduire dans des directions inattendues, faisant de cette romance d’un instant une histoire d’amour traversant le temps…

Fin de siècle, de Lucio Castro.

Festival Chéries-Chéris
Du 19 au 26 novembre 2019
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