Babybear (MENERGY) : “La nuit est une question de désir et de découverte”

Vous aimez le bon son, les poils et la testostérone ? Alors, vous ne pouvez pas passer à côté de la MENERGY, une soirée devenue incontournable ! En attendant la rentrée, nous avons déshabillé la nuit gay avec son créateur : Babybear !

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Le clubbing a toujours occupé une place de choix dans la vie de Yannick Barbe, alias Babybear. Chroniqueur radio, journaliste (rédacteur en chef de Têtu, co-fondateur et co-rédacteur en chef de yagg.com), il crée en 2014 la MENERGY avec son acolyte Wonderbear.

La soirée est devenue très rapidement un incontournable de la nuit parisienne. La recette : une nuit incarnée, exigeante autant sur le plan de la musique que de l’image, des clubbeurs parmi les plus sexys de la capitale (sauf si vous êtes plutôt branché “crevettes”). Bref, un clubbing à taille humaine qui montre que le mariage de la nuit gay et et de la house a encore de beaux jours devant lui.

Crédit photo : Mathias Casado Castro

Quel est ton premier souvenir de clubbing gay?

C’était au tout début des années 90 je crois. A La Luna, un club gay parisien aujourd’hui disparu. Laurent Garnier y était DJ résident. Je me souviens très précisément d’un moment où il a joué “Move Your Body” de Xpansions, qui est devenu l’un de ses morceaux fétiches. Tu ajoutes à ça les stroboscopes, le poppers, les garçons… J’avais à peine 20 ans et cela a été une révélation. La house serait MA musique forever.

MENERGY est devenu un incontournable de la nuit parisienne. Qu’est ce qui a fait et fait encore le succès de la soirée ?

On a créé MENERGY en 2014 car, en tant que clubbeur, on ne trouvait pas la soirée gay qui nous plaisait. Soit l’ambiance était chaude, mais la musique était cheap. Soit la musique était top… mais ce n’était pas gay du tout! On a voulu marier une certaine exigence musicale – des guests internationaux qui jouent majoritairement dans le circuit hétéro – avec une esthétique sexy, fétichiste qui ne se cache pas et qui s’inspire directement des codes gays de la fin des années 70 et du début des années 80. “Menergy”, c’est un morceau de Patrick Cowley, compositeur culte du San Francisco de cette période. Ce dernier a notamment travaillé avec Sylvester. Même si tous les clubbeurs ne remarquent pas, loin de là, cet héritage communautaire, je pense qu’il infuse la soirée et constitue une partie de son succès. 

On a voulu marier une certaine exigence musicale avec une esthétique sexy, fétichiste qui ne se cache pas.

Que t’inspire l’état de la nuit gay en France actuellement?

Face au rouleau compresseur du son “circuit festival” et des mastodontes des soirées franchisées, certains organisateurs font de la résistance. Ils essayent de proposer autre chose que cette musique qui, personnellement, me fait penser au programme essorage d’une machine à laver. C’est un peu l’industrie face à l’artisanat, mais je reste persuadé que la nuit est une question de désir et de découverte. Et entendre la même chose de Madrid à Paris en passant par Tel-Aviv n’a rien de désirable. 

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22.O2.19 #menergyparis

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Comment vois-tu l’évolution du clubbing gay dans les années à venir ?

On peut effectivement se poser la question : de la même façon que les quartiers gays disparaissent dans le monde entier, le clubbing gay va-t-il lui aussi subir le même sort ? Non, si des organisateurs et des patrons d’établissements misent sur l’innovation, la curiosité et ne restent pas en circuit fermé. 

Quelle est la prochaine date pour la MENERGY ?

La rentrée de MENERGY, c’est le 27 septembre au Gibus. Petite exclu, il y aura en guests principaux le duo Catz’n Dogz, de très gros DJs !

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